samedi 9 mai 2015

L'aube de février




L'aube de février



Quand sur les toits de Madrid, l'aube se levait,

Quand le cœur de la ville battait sous nos pieds,

Ou quand les rues jouaient à essaimer nos pas,

C'était le temps du soleil, ce dévoreur de joie.



La nuit nous partions sous les distorsions lumineuses,

Les terrasses, les saltimbanques, les galeries piteuses,

Les odeurs douceâtres ou épicées, les cafés,

Quand tout semblait perdu, nous restait ce quartier.



Chacun évolue et se construit parmi les hommes,

Et seuls nos alliés guérissent tout ce que nous sommes:

Horriblement semblables et pourris d'exigence,

On avance malgré les doutes et la violence,

L'incommunicabilité et l'hypocrisie,

Les erreurs et la peur, et les pleurs et les cris.



Nous vivions entourés de fervents apatrides,

Aux accents entêtants et aux paroles rapides,

Ces agitateurs nous disaient d'ailleurs souvent,

Que malgré la gangrène sociale, l'espoir est latent,

Que nos rêves ne sont pas de simples utopies,

Que sont bien réelles nos évanescentes folies.

mercredi 22 avril 2015

Momo, little man



Momo, Little man





Les palpitements de Momo résonnent à Londres,

Cheveux longs, les yeux foncés, il a des airs de bohémien,

Il flotte, silencieux, pour qu'on ne puisse l'entendre,

Il a appris cela des courants aériens.




Il se meut entre les rouages de ce bourbier,

Nonchalant, Momo marche entre les petites gens,

Un skate dans la main et des ampoules aux pieds,

Son corps se fond avec les naïfs, les innocents,




Il reste éveillé pour éteindre ses angoisses,

S’essoufflent ainsi les braises qui assombrissent son sommeil,

L'arc de son front s'effondre sur ses paupières lasses,

Et rien n'entrave ses rêves jusqu'à son réveil.




Pourtant les marasmes de sa vie il n'en veut plus,

Il s'est, bien trop souvent et en vain, mis à nu.

À coups incessants de « change your life little man »,

Il a compris qu'il lui fallait oublier les mythomanes,




Ses mains ondulent comme les vertèbres d'un ruisseau,

Ses yeux vagabondent, car il est nerveux Momo,

Il a peur d'être happé par cette fourmilière,

Qui l'angoisse et l'oblige à surveiller ses arrières,


Alors il attend d'être cueilli par le printemps,

D'être bercé par l'air marin, de s'oublier pour un moment.



Mais il va s'en sortir Momo, il est comme ça,

Il partira, son pouls bouillant sous son cou fibreux,

Impatient de partir, de la tête jusqu'au bout des doigts,

Il s'en ira sans jamais remuer ses souvenirs poussiéreux.


mardi 7 avril 2015

#NotJustNumbers

texte écrit à quatre mains avec Naëlia




#NotJustNumbers





La jeunesse du monde est aujourd'hui en deuil,


Mon pays, le Kenya a été ensanglanté,


Pour tous ces étudiants partout on se recueille,


Comme réponse à la haine mon peuple s'est levé.


De la tristesse mais aussi de l'indignation,


Secouent nos cœurs qui battent ce matin à l'unisson.


J'appelle a la solidarité car j'ai vu en France,


La place de la République grouillante en janvier,


Identifiée à cette mobilisation immense,


La voix de mon continent semble étouffée,


L'horreur doit être bannie par delà les frontières,


Face à cela le monde a une seule bannière.





Sur ma terre j'ai vu, et du sang brouillait ma vue,


De vrais journalistes, impunément abattus


La vie de 12 personnes innocentes détruites,


De leur religion les assassins profitent.


Mais un stylo n'a jamais tué personne,


Les balles tous les jours, la liberté sanctionnent.


Sur ma terre j'ai entend malgré la censure,


Des étudiants tués, privés de leur futur,


147 victimes d'un massacre inutile,


Une religion faussée par une lecture malhabile,


Pourquoi je n'entend pas les médias s'enflammer ?


Alors que pour Charlie la France s'était levée ?





Jeunesse levons aujourd'hui nos voix,


Pour ce bien qu'ils ne nous volerons pas,


Liberté d'expression, d'information,


Exerçons-la plus que de raison.

mardi 20 janvier 2015

Charlie- Pablo Alex

Voici le texte de Pablo Alex:


Charlie c'était une bonne amie, un bon pote, il savait rire Charlie...de tout! Et de tout le monde.

Mais des fois ça en plaisait pas à certaines personnes. Et il fallait dire qu'elle y allait fort Charlie!

Humour tranchant; humour noir; humour cru; mais toujours humour intelligent. Humour intelligent

parce que Charlie elle ne supportait aucune injustice ! Il n'aimait pas les inégalités contre lesquelles

elle s'indignait. Charlie aimait les hommes et les femmes du monde et se battait contre tout ce qui

entravait la liberté et le rire. Du coup elle avait pas mal d'ennemis Charlie : fascistes de tous bords,

fondamentalistes religieux, islamistes et intégristes catholiques, nationalistes d'extrême droite et

capitalistes sans foi ni loi...La liste est longue ! Mais Charlie pensait que la peur ne peut pas

empêcher la joie de vivre...

Et c'est peut­être ça qui la caractérisait le mieux ; la joie de vivre...C'est ça qui le faisait avancer

coûte que coûte...Pour que la liberté et le rire ne s'éteignent pas. Charlie c'était Charb, Cabu,

Wollinski, Tignous, Ahmed, ou encore Franck.

Charlie c'est mon ami mais c'est aussi sans doute le votre ! Parce que Charlie c'était aussi Julie,

Jaques, Rachid, Antoine, Steven, Georges, Nathalie, Marie, Mehdi, Kévin, Sabboh, Paul, Marc, ou

encore Déborah...

Charlie ça doit être tous les français qui ont la joie de vivre, tous les français qui veulent pouvoir

être libres, quelle que soit leur couleur ou leur religion.

Soyons unis et apprenons à nous connaître pour ne pas que la haine et la peur nous divise...Mais

avnt tout ne trahissons pas Charlie et gardons le sourire.

samedi 17 janvier 2015

Aux Charlies

Voici mon texte, les prochains seront publiés dans la semaine...

Aux Charlies, à Marie
Le café c'est refroidit depuis longtemps ce matin,
Le sommeil n'a pas sonné à ma porte cette nuit,
Ma fille Marie me regarde, j'essaye de cacher mon chagrin,
Car comment lui expliquer ce qu'il s'est passé avant midi ?
Elle n'a pas vu les drapeaux en berne, la barbarie,
Qui a tué dix-sept personnes et en a choqué des  milliers,
Alors Marie, je pense à tout cela pendant que tu souries,
Une moustache de chocolat aux lèvres et les cheveux décoiffés,
J'ai éteint la radio pour que les mots ne t’atteignent pas,
Mais permet moi d'être sceptique car ce qui t'attend demain,
Est semblable à ce que je combattait à vingt ans avec mon bandana,
Et tristement, je constate que ça n'a servi à rien,
On tue au nom de la religion, on tue au nom des intérêts,
Quel est le prix d'une goutte de sang, d'un cœur perforé ?
Le monde tourne sans foi ni loi, les idéaux sont négligés,
Les journaux s'enflamment et dès le lendemain tout est oublié,
Mais que reste-il d' Ebola, des droits des femmes, des enfants soldats ?
Mais que restera-il du « Nous sommes Charlie » ? Ne les oublions pas,
Car ce n'est pas un combat manichéen qu'il faut livrer,
Dans le sillage des discours politiques tous les jours énoncés,
Mais nous sortiront dans la rue, Marie, avec ces milliers de gens,
J'oublierais mon pessimisme, et nous crierons les slogans,
On embrassera des CRS, pourquoi ? Comme ça,
C'est à la joie que je m'accroche, il ne nous reste que ça,
Je ne chanterai pas la marseillaise qui n'est qu'un hymne belliqueux,
Je ne ferai pas mon patriote, je penserai à eux, resterai silencieux,
Nous serons avec tant de personnes qui pensent comme moi,
Qui n'ont pas peur, et qui, un stylo dans la main, lèveront leurs bras,
Et j'ai confiance malgré la passivité des nations,
Car, assise sur mes épaules tu vois tout cela,
Marie, a toi plus tard d'élever ta voix avec ta génération,
Et moi d'un œil bienveillant je soutiendrai ton combat,
Et nous nous battrons, Marie, car le rire est notre drapeau,
La joie notre liberté, l'égalité, la fraternité, nos deux seules reines,
L'amour des anonymes, une revanche face à la haine,
Et personne ne peut faire taire un dessin ou mes mots

mardi 13 janvier 2015

#NousSommesCharlie

Suite aux attentas survenus en France la semaine dernière, nous sommes plusieurs jeunes poètes, slammeurs(euses) à nous être mobilisés et avoir écrit.
Car nous sommes Charlie, car nous bannissons la barbarie qui a tué ces 17 personnes et parceque nous bannissons toute forme de haine et d'intolérance.
Des textes seront donc postés ici ainsi que sur la page Facebook de Made in Folka. N'hésitez pas à partager les textes sur les réseaux sociaux (toujours en mentionnant l'auteur svp), mais surtout prennez vos plumes et n'hésitez pas à nous les envoyer!




Je vous laisse alors avec celui d'Atacama...


Dis-moi Charlie





Dis Papa, est-ce qu'un jour ça va cesser


Ces gens morts tout ça pour avoir parlé ?


Peut-on être vivants quand on est prisonniers


D'une peur sans nom, la grande amie du silence ?


Si on accepte d'être muselés,


À quoi bon vivre dans ce monde immense ?





Dis Maman, est-ce qu'un jour on pourra parler,


Chanter, dessiner et surtout rire en paix ?


Ce que l'on sent tout au fond de notre gorge


Cette voix tapie qui attend, où se forge


Une pensée, personne ne pourra nous la prendre


Malgré toutes les menaces qu'on pourra entendre


Car toutes les armes, toutes les balles dans la tête


Ne nous prendront jamais rien qu'une matière concrète


Sans jamais toucher les pensées qui s'y terrent.


Loin de s'envoler à jamais vers l'éther,


Elles prendront le relais en d'autre personnes


Il suffit que personne ne les abandonne.





On se souviendra, on n'oubliera pas Charlie


Que la liberté c'est tant écrire que respirer


Que vivre libre c'est autant rire que dessiner


Mais dis-moi encore une fois, dis-moi Charlie,


Que malgré tout cela, tout ce sang répandu


Pour un peu d'encre, un éclat de rire perdu


Les dessins surgiront encore comme promis.





Et maintenant dîtes-nous, oh dîtes-nous Charlies


Dîtes-nous que nous allons toujours protéger


Un crayon dans une main et dans l'autre une bougie


Celle qu'avec eux on a voulu assassiner.





Tant demain que tous les jours qui viendront


Ensemble, librement, nous descendrons


Dans les rues, les avenues et les boulevards


Qu'importe le soleil, la pluie ou le blizzard


Le ciel n'empêchera pas la foule de clamer


Que quand tu chantes, tous chantent avec toi, Liberté.



















lundi 29 décembre 2014

Le Royaume des Hommes


Le Royaume des Hommes



Icare aussi a volé avant de s'écraser,

Contre le bitume froid tous les jours lacéré,

Par des montres qui crachent de la suie invisible à nos yeux,

Car le Royaume des Hommes est devenu un non-lieu,

Longtemps j'ai marché dans les rues en bon solitaire,

Dans les dédales d'un labyrinthe de plastique et de pierre,

Et j'ai vu les hommes, les machines et les animaux,

Entendu le fracas des autos, l'inconsistance des mots,

J'ai vu des êtres affligés de vérités récriées,

Une faune indistincte tout le temps bousculée,

J'ai vu le métro qui vomissait des passants,

J'ai senti la chair et entendu les cœurs battants,



J'ai écouté leurs tracas,

Et aboyé leurs chansons,

J'ai tant pleuré leur trépas,

Longtemps gardé leur maison,



J'ai aussi vu des enfants qui tuaient des moineaux,

Alors allons-y, allez-y, tuez tous tous les oiseaux,

Tuez l'hirondelle, elle n'apporte point le printemps,

Tuez l'hirondelle, elle a vécu trop longtemps,

Tuez la colombe, la paix n'est plus durable,

Tuez la colombe car j'ai honte de vos semblables,

Tuez la corneille, tuez le corbeau,

Peu importe, en fin de compte, ce ne sont que des oiseaux!

Dans le Royaume des Hommes j'ai connu trop d'êtres ailés,

Qui regardaient le ciel de leurs yeux désabusés,

Et moi, dogue casi aveugle, je vous raconte l'histoire,

De ce Royaume étrange que je traverse matin et soir.

dimanche 23 novembre 2014

Il est 7h, j'ai 18 ans


Il est 7h, j'ai 18 ans



Il est de nouveau sept heures, hurlement du réveil,

Derrière les rideaux c'est un nouveau jour qui s'éveille,

Cernes et café, fatigue et chaussettes dépareillées,

Musique, Jimi Hendrix, écouteurs, chemin du lycée,

On se salue, sourire de façade peur de vous briser,

Ancienne connaissance, dispute et agressivité,

Tu ne me connais pas chérie, ne m'as jamais connu,

Ta rancune tu peux te la ranger dans le...mais chuuuuuut,

Conversations philosophiques avec les vraies amitiés,

Engagement, indignation, et pacifistes assassinés,

Jaurès, Gandhi et ce bon John Lennon, qu'est-ce que tu en dis ?

Moi aussi j'imagine, rêve d'une utopie ensevelie,

Et je m'enlise, je m'enlise, sans pouvoir en sortir,

Pas de pourquoi, pas de comment, juste peur de l'avenir,

Après c'est psy évidemment, on ne peut pas faire autrement,

Deux comprimés par jour et va sortir, va voir des gens !

Ta gueule ! Je ne suis pas un dépotoir à pilules ! Tu sais ?

Aujourd'hui j'ai 18 ans et je suis totalement paumée !

J'ai compris que la pilule du bonheur n'existait pas,

Et il n'y a plus rien ici qui puisse guider mes pas,

Je suis parfois misanthrope et amoureuse de l'humain,

Parfois je m'enflamme puis de nouveau tout paraît vain,

En ce moment il n'y a que des mauvaises nouvelles : d’Israël, la Palestine,

Je me demande : Pourquoi c'est dans la guerre que l'humain s’obstine ?

Après des siècles de douleur, de misère et de conflits,

On dirait que le désespoir versé jamais ne suffit,

Après les génocides, les « plus jamais pour nos enfants »,

Peut-on encore échapper à ce futur avilissant ?

On vit dans l'ennui qui nous engourdit tous les jours,

Que des journées absentes, n'éxiste-il aucun détour ?

« Vivre » est devenu « survivre », en quoi consiste notre société ?

Des générations qui s'articulent autour de simples billets ?

Des noms de syndromes pour ce qui n'est pas définissable,

Et on nous répète que nous ne sommes que des grains de sable,

Perdus dans une nébuleuse bien trop compliquée,

Qu'avec notre acharnement nous avons fabriquée,

Les secondes s’évanouissent, sont dépulpées, inconsistantes,

La peur nous ronge, peur de l'échec sociétal, de la pente,

Qui nous sépare de nos rêve et nous tient à distance,

Peur du « gain de temps, gain d'argent », de cette concurrence,

Peur de la différence, mais où est notre délivrance ?

Pour répondre il faudrait d'abord équilibrer la balance,

Il faudrait nous réinventer, voir plus loin des clichés,

Assumer les erreurs et ne plus jamais les répéter,

Croire en nous et dans les autres et cesser d'être si méfiants !

Et cesser de croire en l'impunité des dirigeants,

Démonter cette « way of life » standardisée pour nous,

Car le monde est à moi mais il est aussi à vous,

Alors je pourrais me lever à sept heures du matin,

Fêter enfin mes 18 ans sans peur du lendemain,