samedi 17 janvier 2015

Aux Charlies

Voici mon texte, les prochains seront publiés dans la semaine...

Aux Charlies, à Marie
Le café c'est refroidit depuis longtemps ce matin,
Le sommeil n'a pas sonné à ma porte cette nuit,
Ma fille Marie me regarde, j'essaye de cacher mon chagrin,
Car comment lui expliquer ce qu'il s'est passé avant midi ?
Elle n'a pas vu les drapeaux en berne, la barbarie,
Qui a tué dix-sept personnes et en a choqué des  milliers,
Alors Marie, je pense à tout cela pendant que tu souries,
Une moustache de chocolat aux lèvres et les cheveux décoiffés,
J'ai éteint la radio pour que les mots ne t’atteignent pas,
Mais permet moi d'être sceptique car ce qui t'attend demain,
Est semblable à ce que je combattait à vingt ans avec mon bandana,
Et tristement, je constate que ça n'a servi à rien,
On tue au nom de la religion, on tue au nom des intérêts,
Quel est le prix d'une goutte de sang, d'un cœur perforé ?
Le monde tourne sans foi ni loi, les idéaux sont négligés,
Les journaux s'enflamment et dès le lendemain tout est oublié,
Mais que reste-il d' Ebola, des droits des femmes, des enfants soldats ?
Mais que restera-il du « Nous sommes Charlie » ? Ne les oublions pas,
Car ce n'est pas un combat manichéen qu'il faut livrer,
Dans le sillage des discours politiques tous les jours énoncés,
Mais nous sortiront dans la rue, Marie, avec ces milliers de gens,
J'oublierais mon pessimisme, et nous crierons les slogans,
On embrassera des CRS, pourquoi ? Comme ça,
C'est à la joie que je m'accroche, il ne nous reste que ça,
Je ne chanterai pas la marseillaise qui n'est qu'un hymne belliqueux,
Je ne ferai pas mon patriote, je penserai à eux, resterai silencieux,
Nous serons avec tant de personnes qui pensent comme moi,
Qui n'ont pas peur, et qui, un stylo dans la main, lèveront leurs bras,
Et j'ai confiance malgré la passivité des nations,
Car, assise sur mes épaules tu vois tout cela,
Marie, a toi plus tard d'élever ta voix avec ta génération,
Et moi d'un œil bienveillant je soutiendrai ton combat,
Et nous nous battrons, Marie, car le rire est notre drapeau,
La joie notre liberté, l'égalité, la fraternité, nos deux seules reines,
L'amour des anonymes, une revanche face à la haine,
Et personne ne peut faire taire un dessin ou mes mots

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire